Voyage en Assam – Avril 2019

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Le voyage en Assam a eu lieu 14 avril au 26 avril 2019


Tracé du Voyage
Assam et Meghalaya

Carte Voyage Assam 2019

14 avril 2019

Guwahati

Nous arrivons à Guwahati entre 10:00 et 12:00 heures selon les horaires d’avion. Nous sommes six, Hari Singhha nous attend et nous prenons tout de suite un petit déjeuner en face de l’aéroport. Puis départ pour la Guest House où nous passerons la première nuit. Mais avant nous ressortons au bord du Brahmapoutre du côté de Uzan Bazaar : tour en bateau avec quelques bières et piste de danse en cale… Cela ressemble bien à la sortie de bal du dimanche.

15 avril 2019

Kamakhya

Le matin nous visitons le temple Kamakhya à l’ouest de Guwahati, temple dédié à la déesse Sati épouse de Shiva (et devenue Parvati, mère de Ganesh). Furieux de la disparition humiliante de son épouse qui s’est jetée dans le feu sacrificiel, Shiva entame avec le corps de Sati la danse de destruction. Pour le stopper et sauver le monde, Vishnu découpe le corps en cinquante et un morceaux et les projette sur tout le continent. Chacun des lieux (nommés shaktipeeths) où est tombé une partie du corps de Sati est devenu un lieu saint. A Kamakhya est tombé le yoni (vagin) ! Ce lieu est donc celui de la fécondité.

Kaziranga

Après cette visite édifiante, départ pour Kaziranga au centre de l’Assam, pour y découvrir les animaux plus ou moins sauvages et la luxuriante végétation. Le voyage durant cinq heures, nous arrivons trop tard pour faire le premier safari en jeep, que nous ferons le lendemain. Nous visitons alentour un village avec ses maisons aux murs typiques et ses habitants souriants. Puis il nous reste à dîner de bon appétit (c’est toujours tellement bon) et nous coucher dans nos lits kingsize.

16 avril 2019

Kaziranga, Elephant safari

Très tôt le matin, départ vers l’embarcadère des éléphants. La promenade est touristique mais permet d’approcher d’assez près les familles de rhinocéros paissant (est-ce le bon verbe pour ces animaux?) ou baignant dans leur marre, ainsi que (si l’on a l’œil perçant et rapide) quelques cervidés farouches dans les hautes herbes.

La veille on avait vu aussi des éléphants blancs sauvages.

Kaziranga, Jeep safari

Dans la foulée, nous partons immédiatement pour le safari en jeep, avec un petit déjeuner pique-nique.

Là on découvre des arbres improbables, des oiseaux, à nouveaux des buffles et rhinocéros, puis une pluie de tempête qui s’abat sur la région. Ce sera la seule du séjour, et elle est tombée au bon moment alors qu’on s’apprêtait à repartir. On aura au moins testé l’efficacité de la capote du 4X4, un peu percée aux coutures…

Nous n’avons pas visité l’Orchidarium faute de temps.

Après une douche rapide, départ vers 10h pour Nimati, port où commence notre traversée du Brahmapoutre en direction de l’île de Majuli.

Majuli

C’est la plus grande île fluviale du monde, bien que le charriage des eaux la grignote à grande vitesse, lui faisant perdre deux tiers de sa surface entre 1901 et 2001. Différentes théories existent sur le mode de sa création : soulèvement de masses souterraines, raz-de-marée qui aurait creuser deux bras de fleuve enfermant ainsi une île…

L’embarquement aller comme retour sont un spectacle sans fin, et la question de savoir si notre minibus va pas faire chavirer l’étroite coque. En fait le ferry est un assemblage savant de deux bateaux étroits avec un plateforme par-dessus, le tout parfaitement stable. L’attente et la traversée sont assez chaudes et l’air lourd, mais le spectacle superbe.

Nous nous entrainons à montrer notre désaccord quand nous surprenons (c’est assez facile et fréquent) quelqu’un jeter son emballage de chips ou sa bouteille d’eau par-dessus bord. Nous sommes bien heureux lorsqu’un adolescent semble intéressé par nos thèses, voire nous remercie du conseil en rangeant soigneusement la prochaine bouteille vide dans son sac !

Le reste de la soirée sera dédié à l’installation dans notre maison en bois et chaume sur pilotis de béton (le bamboo ayant tendance à pourrir en terre, le béton le remplace pour sa durabilité).

Sur la route on verra plusieurs danses Bihu traditionnelles du Nouvel An Bihu qui a lieu en début de printemps, et qu’on peut comparer au carnaval.

17 avril 2019

Majuli, Temples

Ce jour nous découvrons successivement trois lieux cultuels, le Garmur Satra, le Kamalabari Satra et l’Auniati Satra. Prévoyez les chaussures amovibles …

Les Satras sont des monastères, organisés autour du Naamghar, temple utilisé à la fois pour la prière et la célébration, comme scène de théâtre et de danse, ou comme lieu de débat démocratique.

On a pu discuté quelques instants avec les chefs spirituels des lieux, entre autre de la vocation des jeunes moines et de leur motivation. Beaucoup plus de temps serait nécessaire pour entrer vraiment en dialogue.

Majuli, Masking Village

Après ces trois temples, visite de la fabrique de masques au Samaguri Satra. Nous sommes chez le seul fournisseur officiel de masques de festivals religieux.

Majuli, Mishing village

Dans l’après-midi, nous visitons un village Mishing. Les Mishing sont l’une des nombreuses tribus de l’Assam qui en constituent la base.

De retour à l’hôtel pour se rafraichir, nous allons voir du côté de la rivière.

Danse Gayan Bayan

Grâce à la rencontre avec un moine danseur lors de la visite des Satras, on reviendra le soir à Kamalabari Satra assister à une danse traditionnelle Gayan Bayan.

 

L’Assam s’est construit il y a quelques siècles autour de la religion de dévotion Vishnuiste, célébrée dans les Satras. Elle avait pour base de « simplifier » la prière adressée à des dieux indiens innombrables, vers une prière plus simple, presque monothéiste, et rendre ainsi plus proche du croyant une pratique et des règles cultuelles préemptées jusque-là par les grands prêtres Brahmanes. Cela rappelle un peu des mouvements d’autres religions : les protestants n’ont-ils pas voulu affranchir la communauté chrétienne de l’élitisme catholique ? J’ai cru un moment que les Satras étaient quasi œcuméniques, ils restent hindous mais en principe n’importe qui peut y entrer.

18 avril 2019

Johrat et le Tea Garden Cinnamora

Il a fallu plusieurs heures pour nous extraire de l’île en bateau et retourner sur la rive, les horaires étant un peu flexibles ou mal communiqués.

Après la traversée et un peud de route, nous arrivons à Johrat et au Tea Garden Cinnamora.

Après un bon déjeuner et de longues démarches pour trouver du change en ville, nous arrivons chez notre hôte Rajib Barooah, propriétaire du Tea Garden Cinnamora. Nous y passerons deux jours, reçus comme des rois dans cette propriété qui est dans la famille de Rajib depuis 150 ans, agencée luxueusement avec un jardin parsemé de lieux d’accueil, salles à manger, barbecue et de scène de danse. Il y a même un Namghar privé, à la manière des chapelles dans nos châteaux occidentaux.

19 avril 2019

Sukapha Samannay Kshetra

Nous commençons par la visite du Sukapha Samannay Kshetra, érigé en mémoire du premier roi Ahong de l’Assam.  Il règne ici un calme et une paix qui vous retient littéralement d’en repartir. Les visiteurs se parlent, s’assoient avec leurs amis ou pour des rencontres fortuites, et bien sûr font leurs offrandes. On m’y a offert mon troisième Gamosa du séjour (écharpe assamaise en coton).

Dans la longue entrée en colonnades on trouve la vie de Krishna en vingt-cinq peintures, disposition non sans rappeler les stations de la passion du Christ dans les églises.

Tea Garden Cinnamora

De retour nous allons visiter les plantations avec Rajib et voir le travail de récolte des femmes.

L’Assam est producteur de 80% du thé consommé en Inde et 55% du thé exporté par le pays.

Sur le chemin qui nous mène aux plantations, nous remarquons une scène étrange pour nous. Un jeune homme à l’aspect humble roule à vélo face à nous et s’approche. A 10 mètres de distance, il descend de vélo et continue à pied pour nous croiser, tout en jetant un regard craintif en direction du patron du Tea Garden qui nous accompagne. Après être passé il remonte sur son vélo et continue sa route. Ce geste et se regard de déférence extrême nous interpellent …

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20 avril 2019

Meghalaya, Shillong

Nous quittons notre hôte Rajib pour une longue journée de route entre Johrat et l’état du Meghalaya au sud de l’Assam, avec deux arrêts seulement, l’un à la boutique Hathikuli de thés, cafés et poivres près du parc de Kazinranga où nous repassons en sens inverse, et l’autre pour déjeuner. Heureusement le chauffeur est très habile et prudent, et sa conduite pas du tout épuisante comme souvent en Inde.

C’est à Shillong capitale de l’état que nous arrivons pour passer la nuit. On termine par deux heures de bouchon à l’entrée de cette ville très animée surtout un samedi soir. Shillong est une ville attachante et diverse dans laquelle on resterait bien plusieurs jours.

Village au Meghalya

21 avril 2019

Autour de Shillong

Nous partons visiter un lieu Khasi, la forêt de Mawphlang Sacred Grooves. Les Khasi sont l’une des trois tribus du Meghalaya avec les Jaintia et les Garo. Les Khasi sont animistes et ne vénèrent aucune figure de Dieu, n’utilisant que des salles de prière en guise de temples. Ils érigent pour leurs morts des monolithes groupés par trois. Les Sacred grooves sont les forêts où les Khasi pratiquent les sacrifices de coqs.

En chemin près de Shillong peak (colline dominant la ville) nous sommes tombés sur un grand rassemblement communautaire pour la grande fête du coq, avant de réaliser que nous sommes… le jour de Pâques. Hasard ? à creuser …

Nous allons passer ensuite à Elephanta Falls prendre un peu de fraicheur. Une grande partie du voyage se passant sur des plateaux en altitude entre 1000 et 1500 m, nous n’avons pas souvent souffert de la chaleur.

Elephanta Falls

De retour en ville nous visitons trois églises à Shillong, All Saints Cathedrale, Catholic Cathedrale, Presbyterian Church, et le Pinehood Hotel au vintage très anglais dans son jus. Puis le joli Wards Lake et son parc et le sympathique très commerçant quartier Police Bazaar, où nous prenons quelques gâteaux dans un salon de thé. Outre les messes dans les églises, célébration et chants chrétiens sur la place.

On finira par un bon repas en terrasse sur le toit de l’hôtel en face du nôtre, avec à la table d’à côté un gros gâteau d’anniversaire pour commencer.

Shillong gâteau au restaurant

22 avril 2019

Cherapunjee

Journée montagne et sites naturels (enfin certains apprivoisés), avec la très belle route sur Mawdok Valley, des vallées profondes et verdoyantes. On visitera les grottes Garden of Caves et Mawsmai Caves, l’Eco Park. Arrivés près de la destination Cherapunjee, nous découvrons les Sister Falls, ou en temps de pluie sept cascades se déversent sur une hauteur de 315 mètres. A cette époque encore sèche il n’y a que trois d’entre elles. Nous allons voir aussi de loin les plaines du Bengladesh, avant d’arriver à l’hôtel sur un très beau site face aux cascades.

23 avril 2019

Mawlynnong

Plus au sud en direction de Mawlynnong village, le village réputé le plus propre d’Asie, propreté issue d’une initiative de missionnaires au 19 ème siècle pour lutter contre la peste, et qui perdure, avec en plus l’effet touristique depuis que le village est raccordé au réseau routier. Nous passerons une nuit de silence dans ce petit havre de paix de 500 habitants, fait de petites maisons et de grands jardins.

Dans la journée on a visité une curiosité, un root bridge (pont de racines), formé d’entrelacement de racines vivantes d’arbres en constante évolution, ainsi qu’un pont de bamboo construit par un seul homme, qui d’après ses dires est maintenant réduit à entretenir ce lieu pour le compte exclusif de celui qui en avait lancé l’initiative (et le financement).

Dawki

Nous avons abordé la frontière extrême sud entre le Meghalaya et le Bangladesh, à Dawki en bord de rivière, sur de petites embarcations. La chaleur y était lourde et le soleil écrasant en fond de vallée surplombée par la route très forestière.

Lors du séjour avaient lieu les élections législatives indiennes sur une période d’un mois région par région. L’Assam était concerné de mi à fin avril. Le caractère historiquement consensuel de la région n’empêche pas les affrontements antimusulmans, surtout envers ceux réputés venir du Bengladesh « envahir » les Assamais. Le ministre Modi a depuis largement gagné les élections sur le thème sécuritaire, le seul qu’il soit capable de soutenir vu qu’il n’a pas d’autre résultat économique ou social à faire valoir sous son mandat. Et même affirmer ici qu’on n’aime pas Modi ne veut pas pour autant accepter volontiers les migrants…

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24 avril 2019

Pynursla

Sur la route nous ramenant à Shillong, nous passons par Pynursla, charmant village de montagne.

Shillong, Musée Don Bosco

Arrivés à Shillong nous allons directement au Musée Don Bosco, très riche de détails historiques sur les ethnies et tribus, les religions, la vie quotidienne, la musique, l’artisanat, l’habitat …

Barapani Lake (Imium)

Puis nous rentrons sur Guwahati, en passant par le site de Barapani Lake (Umium).

Barapani Lake

25 avril 2019

Hajo

La journée s’est déroulée à deux visiteurs seulement, les autres voyageurs étant repartis par avance.

La visite d’Hajo a eu une valeur humaine intéressante car nous avons été accompagnés par un étudiant sikh et bien sûr notre chauffeur qui connait tous les recoins. Également nous avons été invités dans le saint des saints du Madhava temple pour la bénédiction, avec un très bon accueil des fidèles indiens.

Madhava temple

La Poa Mecca est un lieu de pèlerinage musulman qui vaut, comme son nom l’indique un « quart de Mecque », et fait selon la légende en partie avec de la terre du lieu saint de l’Islam.

Poa Mecca
Shillong, Sixmile

En ville à Guwahati, nos deux guides nous ont fait profiter d’un détour à Sixmile dans une halle populaire (marchés légumes, poissons, viande, artisanat, … avec un Ganesh très coloré en souvenir).

Nous étions dans le quartier Sixmile de Guwahati en train de regarder une vieille Ambassador. On a commencé à prendre des photos, de face, de côté, il y avait un jeune homme au volant. Je lui demande si sa voiture fonctionne bien, il nous propose de nous asseoir à l’intérieur pour voir le confort vintage, le cuir des sièges, etc… Je réponds non non merci et nous continuons notre tour vers l’arrière du véhicule. Là je dis « Tiens c’est écrit Police en rouge sur le coffre arrière ». A ce moment le jeune homme qui était ente temps sorti de la voiture nous dit « Oui je suis policier » en nous tendant sa carte. Décidément nous n’étions encore moins enclins à visiter l’intérieur du véhicule, bien que la rencontre fût fort sympathique…

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