Récit du voyage à Bombay, Hampi et Yellapur – Voyage d’hiver 2011

 dans Voyages : Récits et Prochains Voyages

Récit : Catherine Quereel

De ce séjour à Yellapur, quelques images… seulement…

Les nappes jaunes flottant comme des voiles… le vent venait de la mer et le grand
hall vide attendait que la fête commence… premier soir à Mumbai… l’air est tiède.
Sur le quai de la gare d’Hubli, le sourire rayonnant de Jyotsnia, et, dans son regard, une énergie dont elle ne se départit jamais…Merci à elle!

A travers les vitres du car, l’Inde rurale s’esquisse peu à peu: un feu d’artifice de couleurs…la campagne ocre, les vêtements chatoyants, les charrettes peintes, les tracteurs fleuris, les buffles gris aux cornes rouges…

Puis les temples: Hampi et ses roches millénaires accrochée au collines; Pattadakal, déployant la grâce de ses statues sur des pelouses vertes; les grottes de Badami, dans lesquelles semblent encore vivre les dieux……celui-ci transperçant sauvagement un buffle- Durga – et cet autre, à tête de sanglier, qui tente de récupérer la terre tombée au fond des eaux- Varaha- avatar de Vishnou (question: la terre est-elle sortie meilleure de ce plongeon?)

En bas, les eaux vertes dans lesquelles les femmes lavent – petites taches multicolores- leur linge, sous l’œil narquois des singes, et le village dont les façades des maisons paraissent
sorties tout droit de la palette d’un peintre.

Yellapur, deuxième semaine,,,, les sourires merveilleux des indiens, des enfants;la splendeur des marchés, la lenteur des gestes, des véhicules, du temps…

Une image encore….
Petit matin devant la maison de Mukta….des centaines de singes envahissent un arbre via
les fils électriques; s’ensuit une bataille fabuleuse; toutes les branches tremblent. Chacun
essaie de s’approprier son territoire….au pied du banian passe paisiblement un cochon noir, sur son dos s’est juchée une corneille….il s’arrête, puis l’oiseau descend, s’envole et disparaît
dans le feuillage.
L’autre (le cochon noir)se remet en route tranquille….

Une autre…
Dans la rivière aux mille lingas, les saris des femmes se reflètent en un incroyable assemblage de teintes…

Enfin, à Mundgod, des centaines de petites silhouettes rouges et grenat jouent au foot dans
la cour d’une lamaserie: images joyeuse, rieuses, superbes!

Mais images n’est pas photos
Si en deux semaines, nous prenons chacun mille photos, à nous tous cela fait neuf mille photos…imaginons que nous restions en Inde quelques mois, nous finirions par,atteindre le chiffre de un milliard et plus soit la population de ce pays .Les indiens ne finiraient-ils pas par ne plus croiser nos regards qu’au travers de nos appareils et ne finirions nous pas par ne plus savoir voir à force de vouloir faire rentrer toute la réalité dans nos clichés?

Et s’il est vrai qu’un voyage en Inde est une révolution intérieure, que nous n’en revenons
jamais tout à fait les mêmes, nous pourrions peut-être apprendre à renoncer à quelques photos pour mieux voir et être vus..

« Si un européen est interrogé à son retour des Indes,
il n’hésite pas, il répond: « J’ai vu Madras, j’ai vu ceci, j’ai vu cela. »
Mais non, il a été vu,
beaucoup plus que lui n’a vu. »

Henri Michaux, Un Barbare en Asie

 

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