Conférence « Aux Sources du Bouddhisme, la province du Bihar »
Portes Ouvertes – Mars 2014
Par Françoise Wang-Toutain, Directeur de recherches au CNRS.
Le Bihar coïncide au sud du Gange à une partie du royaume de Magadha.
Cette région au sud du Népal est le lieu de naissance de plusieurs religions, dont le Bouddhisme au VI-ème siècle av. JC.
Le but du Bouddhisme est avant tout de se libérer, de sortir des cycles de la souffrance (Samsara). Selon la loi du Karma, si dans sa vie il mène une activité bonne de l’homme acquiert une potentialité positive génératrice de bonheur, pour aller vers la libération (Moksha), puis au Nirvana et enfin à l’état du Bouddha.
Le Magadha fut une partie de l’Empire Maurya (324-124 av. JC). L’empereur Ashoka a favorisé la diffusion du Bouddhisme hors de la plaine du Gange; il propagea la construction des Stupas.
Il érigea le temple Mahabodhi à Bodhgaya, ville connue pour être le lieu où Siddharta Gautama a atteint l’illumination et l’état de Bouddha.
C’est là qu’on trouve le trône de diamant (le Vajrasana). Il a été reconstruit par les Birmans au XIII-ème siècle puis par les anglais au XIX-ème. Des maquettes du XII-ème siècle ont permis de reconstruire certaines parties du site.
Les Shikhara, tours pyramidales, protègent le saint des saints du temple.
Magadha est aussi un lieu d’étude, avec de grandes Universités comme le monastère de Nalanda, ou Vikramshila entre le II-ème et le XIII-ème siècle où l’invasion musulmane y mit fin.
Des maitres érudits s’y sont succédé à la suite de Nagarjuna (II/III-èmes siècles), Aryadeva, le pèlerin chinois Xuanzang grand traducteur des textes bouddhiques, Shantideva, Shantarakshita, Padmasambhava.
Au début du XX-ème siècle les occidentaux s’intéressent au Bouddhisme, ce qui va influencer les adeptes eux-mêmes sur leur propre religion. L’intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar, nommé ministre de la justice par Nehru en 1947, rédacteur de la première constitution indienne, s’est converti au Bouddhisme convaincu que l’Hindouisme perpétue les injustices de caste.